Les faits d’actualité qui composent ce texte datant de 2002 ne parleront probablement qu’aux personnes de mon âge. Mais qu’importe, le message que je souhaitais ainsi faire passer me tient toujours autant à cœur.

Photo d'un ours en peluche dans l'herbe avec de la terre sur lui

Mais moi mon nounours est mort.
Il y a cette princesse qui s’est tuée en voiture et des chansons pour elle ont été chantées. Cette reine qui est morte et deux cent cinquante mille personnes sont venues la pleurer. Cet avion qui a explosé et dont seule la boîte noire a survécu. Ce bateau qui a déversé des tonnes de pétrole sur les plages et tué plein d’oiseaux. Ce fou dérangé qui a abattu 8 personnes et qui après s’est suicidé.
Mais mon nounours est mort, c’est important aussi.
Il y a ces hommes en Israël qui s’entretuent parce qu’ils veulent avoir le même petit morceau de pays, mais pas ensemble. Cette femme au Nigeria condamnée à être lapidée parce qu’elle a eu un enfant sans être mariée. Ces enfants qui ont tué un enfant plus petit pour faire comme dans leur film préféré. Ce père qui a été tué à coups de briques en voulant défendre son fils. Ce SIDA toujours qui n’arrête pas de tuer et apparemment personne ne peut l’arrêter.
Mais mon nounours est mort, c’est important aussi.
Il y a ces mines antipersonnel qui tuent n’importe qui mais surtout des enfants. Ces pays où tout le monde meurt de faim et où il faut envoyer du riz. Ces bombes qu’on fait exploser dans la mer juste pour voir si on peut le faire. Ces sectes où ils se suicident tous et suicident aussi leurs enfants. Ce pays en Afrique où les militaires ont tué tout le monde et ça s’appelle un génocide.
Mais mon nounours est mort, et moi je l’ai suivi.

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